Midnight McCartney avec John Pizzarelli au Birdland

L’histoire est maintenant bien connue. John Pizzarelli reçoit en mai 2014 une lettre de Paul McCartney l’invitant à considérer quelques une de ses chansons post-Beatles et pourquoi pas, d’en faire un disque. Celui-ci pourrait s’intituler « Midnight McCartney » écrit-il.

Un compositeur qui s’ennuie avec trop de temps à tuer ? Il semble que non puisque la sortie du CD est prévue pour le 11 septembre 2015.

Bien que des succès des Beatles soient parfois apprêtés en jazz, peu d’interprètes se sont intéressés à ce volet du répertoire de Paul McCartney. John Pizzarelli avait notamment commis un excellent album intitulé « John Pizzarelli Meets The Beatles ».   Le chanteur guitariste avoue en spectacle que ce disque n’aurait pas connu le succès escompté, citant en dérision une opinion retrouvée sur Amazon : « Abbey Road Kill »!   Il semble que l’un des « fabuleux quatre » en ait pensé tout autrement et aurait très apprécié cet album. John Pizzarelli se plait d’ailleurs à décrire, sa première rencontre avec Sir Paul : «  You’ve made a Beatles CD…It’s Very Good! » en empruntant à la perfection l’accent britannique et la voix de l’illustre compositeur.

Tournant peu aujourd’hui à la radio, on a oublié dans une certaine mesure que Paul McCartney écrit, encore aujourd’hui, de très jolies chansons. « My Valentine» en est un très bon exemple avec une écriture et une facture musicale comparable à ses compositions les plus populaires de l’époque des Beatles. L’album « Chaos and Creation in the Backyard » qui a reçu quatre nominations pour les prix Grammy comprend également des bijoux d’écriture. Avec une œuvre aussi imposante, Paul McCartney est forcé de délaisser en spectacle certaines de ses chansons récentes au profit de ses plus grands succès. Cette proposition de Sir Paul n’est pas sans intérêt et constitue une opportunité d’offrir un nouvel éclairage sur ses pièces connues et moins connues.

C’est en avant-première que le répertoire de « Midnight McCartney » était présenté au Birdland en cette dernière semaine de juillet. Pour l’occasion, John Pizzarelli était entouré de son « Swing Seven » avec en plus, le support de trois choristes (« The Gluten Free Singers ») et d’un quatuor à cordes, fait inédit pour le guitariste-chanteur.

Fidèle à son habitude, cette dernière représentation de la série avait un caractère de fête de famille où nous étions tous conviés. Celle-ci a débuté avec « Silly Love Songs » où M. Pizzarelli était accompagné par sa fille Madeline à la guitare le tout sur un air de bossa-nova (me rappelant par moment « Brezin’» de George Benson). La balade «  My Love » a suivi mettant en valeur la voix feutrée de M. Pizzarelli.

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Madeline et John Pizzarelli
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The Great Carnac

Après ces deux premières pièces, il m’apparaissait évident que ce projet ambitieux visait un public plus large que celui des albums précédents. Avec d’excellents arrangements Swing ou Bossa par Don Sebesky, les adaptations du répertoire de Paul McCartney étaient toutes très réussies. « Heart Of The Country » de l’album RAM prenait des couleurs d’un vieux swing des années 40 que l’on aurait pu confondre avec un standard d’Irving Berlin ou Harry Warren. « My Valentine » pourrait bien être une pièce de Jobim mais… non, c’est du McCartney ! « Coming Up » version shuffle est surprenante avec un Pizzarelli qui pousse sa voix à la manière d’un « rocker », un peu éraillée. Très agréable pour les oreilles, du bonbon! Mon coup de cœur est toutefois pour la pièce « Waterfalls » dont l’interprétation délicate en duo, avec la violoncelliste Mairi Dorman était magnifique. Malheureusement cette pièce ne semble pas être sur ce prochain disque selon les informations de « Concord Music Group ».

En plus des excellents solos de guitare et de scat, les talents d’humoriste, raconteur et imitateur de John Pizzarelli sont à souligner. Cette fois ci, le chanteur a même repris le numéro de « Carnac the Magnificent » de Johnny Carson avec la complicité du saxophoniste Andy Fusco dans le rôle d’Ed McMahon. En préambule il ajoute: « There used to be a show called the Johnny Carson Show ».

Le travail exceptionnel des musiciens et choristes est à mentionner de même que la sonorisation impeccable du Birdland. En résumé, une soirée des plus agréables avec ce qui devrait être (je lui souhaite) un CD à succès!

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La sortie de l’album Midnight McCartney est prévue pour le 11 septembre.  Plus de détails avec extraits de l’album sur le site:

http://mediakits-showcase.concordmusicgroup.com/p/midnight-mccartney/

New-York Easter Parade 2015

Dimanche de Pâques, c’est l’occasion pour tous les New-Yorkais de se rassembler avec leurs plus beaux chapeaux sur 5th Avenue entre la 49th Street et la 57th Street.  Élégants costumes d’époque, vestons en paillettes, chiens déguisés, perroquets et personnages flamboyants, chaque année le Easter Parade est un festival de couleurs.  La foule est moins nombreuse que par les années passées, probablement à cause de la température froide et de l’interminable hiver 2015.  Voici quelques images captées cette année et certaines des années précédentes.

De Union Square à Times Square

Magnifique jeudi ensoleillé à New-York et une belle occasion de prendre une petite marche de santé d’Union Square vers Times Square.

En réalité, un peu plus au sud que Union Square soit à l’angle de Broadway et de 12th Street, afin de faire une visite chez Strand Bookstore (en espérant ne rien trouver d’intéressant parce que 30 coins de rues avec des bouquins, c’est dur pour le dos!). Cette fois-ci, j’y vais plus pour faire quelques photos afin de vous faire découvrir l’endroit. Si vous aimez bouquiner ou si vous cherchez un livre en particulier, il y’a de bonnes chances de le trouver ici, s’il est en anglais bien entendu. « Eighteen miles of books » est leur slogan! Il est préférable d’y venir un jour de pluie afin de prendre le temps de bouquiner. Si vous êtes amateur de livres photos, d’art ou de musique c’est un endroit unique.

Direction nord, vers Union Square. Pas de marché le jeudi mais toujours une faune d’artistes, musiciens, jongleurs et Krishnas (je serais très malheureux de ne pouvoir chanter qu’une seule chanson tout le temps.) Un peu plus loin sur cette grande place, Christopher Weatherstone qui joue Body and Soul au saxophone alto, avec un son me rappelant Paul Desmond (voir les liens à la fin de cet article). Très différent des sons émis par le Fart Guy, à quelques mètres de là. Il s’agit de Matthew Silver qui se définit comme un performance artist sur son site internet. Je n’ai pas osé lui faire un high five… Entre les deux, il y’a the Fake Pigeon Lady qui ne semble pas être troublée par la rythmique du Fart Guy sur Body and Soul (oui, il s’agit de pigeons en feutres).

Un peu plus au nord d’Union Square je fais un petit détour d’abord chez Academy Records, l’un des rares magasins de disques à New-York encore en vie après plus de 25 ans (12 West 18th Street tout près de Broadway). Dans cette minuscule boutique, il est facile de faire des trouvailles à rabais dans tous les styles de musiques et particulièrement en jazz.

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Academy Records

Je me dirige ensuite, chez Adorama (42 West 18th Street) magasin de matériel de photographie. J’y rencontre Christopher Anc, photographe de rue (street photography) qui favorise son iPhone pour ce type de photo. « Il est très difficile de photographier des gens à leur insu avec un appareil photo conventionnel, c’est pourquoi j’utilise un iPhone » m’explique-t-il. « Ce type de photographie est maintenant virtuellement impossible à faire ailleurs qu’aux États-Unis. Ici, ce qui se produit à l’extérieur ou dans la rue est public et peut être publié ». Le résultat est étonnant et voici le lien sur Instagram pour visionner les photos de Christopher Anc :

https://instagram.com/christofanc/

Note : Adorama est fermé le vendredi après-midi et le samedi.

 

The Gum Buster

Au fur et à mesure que je m’approche de Times Square, je rencontre les mascottes habituelles de dessins animés, des personnages pour enfants et pour adultes également… Les Chicago girls sont toujours en poste pour faire la promotion du musical Chicago. L’une d’elle se prête volontiers à une petite photo. Parmi tous ces artistes il y’a aussi des travailleurs comme ce gum buster qui avec un équipement spécial, décolle les gommes à mâcher du pavé de Times Square. Cette grande place est en rénovation et les travaux seront terminés pour le printemps 2016.

Arrivé à l’angle de Broadway et de 47th Street, je m’approche du tableau des spectacles en solde de TKTS. Il reste encore de très bons billets à 50 % de rabais pour les spectacles en soirée. Si vous désirez voir une comédie musicale ou une pièce de théâtre, c’est ici que vous devez acheter vos billets. Des préposés bien identifiés avec un veston rouge, vous aideront à choisir un spectacle selon vos goûts et vos aptitudes avec la langue anglaise. Toutefois, les spectacles de théâtre les plus populaires tels que Wicked, Aladin, Book of Mormon n’y sont jamais en vente. Méfiez-vous des autres vendeurs de billets en périphérie de ce guichet. Si vous ne trouvez pas votre comédie musicale à TKTS, il est préférable d’acheter vos billets au prix régulier au guichet du théâtre (TKTS offre je crois des billets à plein prix également).  Petit truc pour les amateurs de comédies musicales ou de théâtre: dans les 7 jours suivant l’achat d’un billet au guichet de TKTS,vous pouvez en acheter d’autres sans avoir à faire la file (généralement 45 minutes d’attente) en empruntant le « Fast Pass »!  Très pratique surtout lorsqu’il pleut!

C’est ici que s’arrête ma longue marche pour choisir la comédie musicale On The Town que nous verrons en soirée.

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Voici quelques liens en référence à cet article.

Christopher Weatherstone est un saxophoniste originaire de Toronto et membre du Lemon Bucket Orchestra (nomination pour un prix Juno).

http://www.lemonbucketorkestra.com/#moorka

Il a également produit un très bel album à saveur folk /country intitulé Ten Love Songs avec son groupe Weatherstone, que je vous invite à découvrir :

http://weatherstone.bandcamp.com/album/ten-love-songs

Page officielle de Matthew Silver :

https://www.facebook.com/matthewsilverlovefarts

Les heures des marchés à Union Square :

http://www.grownyc.org/greenmarket/manhattan-union-square-m

Academy Records :

http://www.academy-records.com/

Page officielle du Naked Cowboy:

http://www.nakedcowboy.com/

Page officielle de Alex, Naked Cowgirl:

https://www.facebook.com/alex.nakdcowgirl

Informations sur TKTS :

https://www.tdf.org/nyc/7/TKTS-Overview

Site officiel sur les travaux à Times Square :

http://www.Timesssquarenyc.org/live-work/Timess-square-transformation/faq/index.aspx#.VSkXA_05CUk

Honeymoon In Vegas Last Show on Broadway

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The Nederlander Theatre

In this Broadway musical adaptation of the movie « Honeymoon in Vegas », Jack Singer goes to the “Forest of the disappointed mothers” to get relieved from his mother’s curse to “Never get married”.  In a harsh Broadway reality, it seems that nothing happened to save this excellent musical from closing, not even a plea or visit to the “forest of the disappointed producers -1”.

They were so many great moments in this show that it’s simply incomprehensible that it closed after a short run of 3 months. From Buddy Rocky (David Josefsberg) a bigger than nature Las Vegas crooner, to Sapphire de la Tour (Katie Webber) playing harp with her breasts, Jack’s haunting mother Bea materializing here and there during the show (i.e. popping out from a store counter at Tiffany’s) or one of the ensemble girl just saying “Vegaaass”.  Of course the main characters, Betsy’s (Brynn O’ Malley) and Jack’s (Rob Mc Clure) were so loveable and moving: him unable to commit because of his mother’s curse, her waiting patiently for him to pop the question. He finally does (sort of) and they decide to go to Vegas to get wed. But voilà, enters big casino’s boss Tommy Korman (Tony Danza) who sees Betsy as the re-incarnation of his dead wife and comes up with a wicked plan to make her his.

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Composer Jason Robert Brown

There are exceptional musical numbers composed by Jason Robert Brown (2 Tonys for Parade and Bridges Over Madison County) with big band arrangements by Don Sebesky (3 Grammys). “Betsy’s getting Married”, “A little luck”, “When You Say Vegas”, “The Invitation” and “Out of the Sun” are a few that come to mind. These songs stick with you after the show (a rare quality) and out of the blue you find yourself humming these silly tunes for no reason at all while you are in line at the grocery cashier.

Tony Danza was brilliant as Tommy Korman, the mischievous casino’s boss.  His interpretation of “Out of the Sun”, a song about his late wife who died of skin cancer (“I might have saved her with a higher S.P.F.”) was inspired and hilarious.  My favorite musical number was “A Little Luck” which he sang beautifully with his soft baritone voice, complete with a tap dancing routine. The first time I saw the show earlier in the week, I realized how much Tony Danza genuinely loved to be a part of this show. I noticed he stayed in the wings when the show was over, listening to the big band finale with a big smile on his face, while other performers were gone to their dressing room and the crowd had already left the theatre.

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Tony Danza and fans

The last performance on Easter Sunday, April 5th, was very emotional for everyone.  Extra kisses on the cheek from Betsy (Brynn O’Malley) to Jack (Rob McClure) in the first number “I Love Betsy”, made it difficult for him to sing it for the last time and for both of them to hold their tears.   There was impromptu friki-friki “hands in the pants” moves by Mahi (Catherine Ricafort) which made Jack jump a little bit higher than usual.  I suspect there was real alcohol in Betsy’s drink in Hawaii.  We were treated to a special appearance by composer Jason Robert Brown who played the piano with the band in the 2nd act’s instrumental opening.  As the audience cheered him on, he took the ukulele and played the intro chords to the next song while the big band was moving off stage.  At the end of the show, Rob McClure and Brynn O’Malley brought Mr. Danza back on stage for a last and well deserved standing ovation.

Sadly enough, actors greeted their fans for the last time after the show, outside the theater as they had done for the last 3 plus months.  It seemed especially hard for Mr. Danza who first went straight to his limo but changed his mind and came back for autograph, pictures and exchange a few words with fans who praised him for his performance. He seemed to be touched by all the attention, but nothing could really cheered him on.

As I took a walk by the Netherlander theatre the next morning, moving trucks and crew members were already at work dismantling the set.  I guess all is left of this delightful show, is a forest of disappointed fans, staff members and actors.

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Check these links (while they last) for show excerpts and interviews:

Official musical montage:

https://www.youtube.com/watch?v=EGvDYqK3nJg

« When You Say Vegas » | Honeymoon in Vegas

https://www.youtube.com/watch?v=ma-gpUEYpR4

The Making of the Cast Album | HONEYMOON IN VEGAS

https://www.youtube.com/watch?v=j_lwfZd20Q0

A little luck – In Performance | Tony Danza (New-York Times)

http://www.nytimes.com/video/theater/100000003454047/in-performance-tony-danza.html

Honeymoon in Vegas: Conversation & Performance with composer Jason Robert Brown at the piano and members from the cast Tony Danza, Brynn O’Malley, Rob McClure.

(For die hard broadway fans and musicians this video runs 1h50 long but so informative!)

“I Love Betsy” sung by Rob McClure at 19:40

“Out of The Sun” sung by Tony Danza at 54:30

“Anywhere but here” sung by Brynn O’Malley at 34:30

“When You Say Vegas” sung by Jason Robert Brown at 1:45:40

https://www.youtube.com/watch?v=Fxi9ukW8K-k

When You Say Vegas – Jason Robert Brown with Charlie Rosen’s Broadway Big Band

https://www.youtube.com/watch?v=zm9qwcsUdFA

-1 According to a recent New-York Times article, 75% of Broadway productions never achieve profitability.  There must be many disappointed producers left in this forest…

Le Biryani Cart à New-York

Arrivé à New-York du Bengladesh en 1992,  Meru Sikder rêvait d’ouvrir son restaurant alors qu’il travaillait dans un Hilton du New-Jersey à titre de chef pour les réceptions et les banquets.  « Le loyer d’un restaurant à New-York est prohibitif soit de 20 000$ à 30 000$ par mois » me dit-il.  C’est alors qu’il a eu l’idée en 2004 d’exploiter un « cart » de nourriture typique indienne à New-York, ce qui n’existait pas.

Meru Sikder, propriétaire du Biryani cart
Meru Sikder, propriétaire du Biryani cart

Situé à l’angle de la 46th Street et de la 6th avenue, le Biryani cart est l’un des plus populaires de New-York comme en témoigne l’affluence des gens d’affaires à l’heure du midi.Biryani_CartCOL_6776

« Aujourd’hui nous avons servi 300 repas et la journée n’est pas terminée ».  Il était alors 16h30 lorsque j’ai rencontré Meru Sikder.  Ses employés seront présents jusqu’à environ minuit. « A partir du mois de mai, un second cart sera ajouté pour répondre à la demande accrue en été ».

Dans ce « cart » minuscule, on retrouve quatre employés sans compter ceux qui préparent les aliments dans un local à l’extérieur du centre-ville, avec des ravitaillements prévus en cours de journée.

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« Les gens hésitent parfois à se laisser tenter par la nourriture servis dans des carts, pourtant nous sommes inspectés chaque mois par le Health Department.  Ceci est plus fréquent que pour les restaurants. Nous ne prenons aucune chance avec la qualité de la nourriture.  Ce qui n’est pas frais est jeté aux ordures.»

Cherchez bien, il y'a quatre personnes sur cette phto
Cherchez bien, il y’a quatre personnes sur cette phto

A deux reprises (2008 et 2009) le Biryani Cart a été couronné choix du public au Vendy Awards.  Je n’hésite pas à faire un petit détour à chacune de mes visites à New-York pour un « Chicken Tika » ou un « Biryani » pour la modique somme de 7$ avec un breuvage.  Je déguste le tout un peu plus loin, au Bryant Park, lorsque la température le permet.

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Pour plus de détails :

http://www.biriyanicart.com/

http://newyork.seriouseats.com/2008/10/vendy-award-finalist-the-biryani-briyani-biriyani-cart-midtown-west-manhattan-nyc.html

http://www.tripadvisor.ca/Restaurant_Review-g60763-d3222964-Reviews-Biryani_Cart-New_York_City_New_York.html

L’Air du Temps, défunt bar Jazz à Montréal

Petite promenade dans le vieux Montréal dans un froid glacial de l’hiver 2015 qui ne finit plus. Me voici à l’angle des rues St-Paul et Saint-François-Xavier. J’ouvre la porte d’un petit restaurant de tapas afin de contempler le décor. Tenter de voir ce que l’on a remplacé et changé depuis la dernière fois où j’y ai pris une bière, il y’a probablement plus de vingt ans. Le lieu résonne encore de la musique jazz qu’on y jouait dans les années ’80 et ’90. Les photos de musiciens sur les murs et la scène n’y sont plus. Pour le reste on peut facilement s’imaginer être à l’Air du Temps, bar de jazz par excellence où chaque semaine se produisait les meilleurs musiciens d’ici et d’ailleurs.

Victime de la récession et de l’augmentation des taxes, les propriétaires de l’époque Christian Chartier et Gilles Fortier ont fermé les portes de l’établissement, le 29 décembre 1991. Triste, lorsqu’on sait que cela coutait environ 10 $ pour entendre des musiciens et des bands extraordinaires : Michel Cusson, Mike Stern, Paul Brochu, Leni Stern, Lorraine Desmarais et bien d’autres. On a réussi à y faire « fitter » le band des « Têteux » avec Normand Brathwaite sur une scène minuscule avec des amplificateurs, claviers et autres instruments empilés les uns sur les autres : mémorable! Pierre Verville y a partagé son amour pour la musique brésilienne. Pat Metheny a fait quelques soirs dans le cadre d’un évènement du festival de jazz. La rencontre entre Mike Stern et Alain Caron (avec Ben Perowsky à la batterie) a créé l’évènement en avril 1991.  J’ai un bon souvenir également des dimanches soirs où les musiciens avaient l’habitude de se rencontrer et parfois « jammer » ensemble.

Certains musiciens qui ont foulés les planchers de l’Air du Temps nous ont depuis quitté : Don Alias, percussionniste de renommé internationale; Mario Parent, claviériste, chanteur et chef d’orchestre; Ibrahim Geye percussionniste qui jouait avec le Wild Unit de Michel Cusson.

Il y’a eu une tentative de ressusciter le bar par la suite sans succès. Il s’agissait de l’un des rares endroits à Montréal où l’on pouvait entendre régulièrement des groupes talentueux avec plusieurs cuivres, percussions et choristes pour un coût dérisoire.

De retour de cet épisode nostalgique dans le vieux Montréal, j’ai feuilleté mon album photo avec le souvenir de cette musique qui réchauffe les oreilles.

 

John Pizzarelli and his Swing Seven at Birdland / 2014-07-25

J’adore la formation du Swing 7 de John Pizzarelli, composé de son trio habituel complété de quatre excellent musiciens (trompette, trombone et saxophones alto et baryton). Vu la dernière fois avec son swing 7 en mars 2010 peu avant la sortie du CD « Rockin in Rhythm », j’appréhendais donc une excellente prestation du groupe.

Cette soirée au Birdland était particulière puisqu’elle était enregistrée (comme toutes celles de la semaine) en prévision d’un nouveau CD en hommage au parolier Johnny Mercer le tout, sous des arrangements du renommé Don Sebesky (NDLR:  Disponible sur Itunes et Vector Records – voir le site web de John Pizzarelli).

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Nouveau  » CD  » disponible sur ITunes

Difficile de décrire l’atmosphère festive de ce 2e set au Birdland. Le sens de l’humour de John Pizzarelli n’a d’égal que celui des meilleurs « stand up » américains et il est sans contredit un excellent imitateur et raconteur.

Le tout débute avec “I Got Out of Bed on the Right Side” tiré du film “Dangerous When Wet”, suivi de classiques tels que Dearly Beloved, I’m Old Fashioned, Goody Goody, Skylark, Emily et autres. Les arrangements de Don Sebesky sont superbes et l’usage de la clarinette basse dans les ballades est à souligner.

Une certaine fébrilité est palpable dans un environnement qui marie à la fois club et studio mais John Pizzarelli enchaine brillamment chansons après chansons.

Bref, une magnifique soirée en compagnie de John Pizzarelli, répetée le lendemain pour sa dernière prestation de cette série de spectacles du 22 au 26 juillet au Birdland.

A souligner l’excellent travail des musiciens :

  • Martin Pizzarelli: Bass,
  • Konrad Paszkudzki: Piano
  • Kevin Kanner: Drums
  • Bud Burridge: Trumpet
  • Ken Hitchcok: Alto Saxophone & Clarinet
  • Kenny Berger: Baritone sax and bass clarinet
  • John Mosca: Trombone

 

 

The Singers’ Session, open vocal set & jam at Zinc Bar / 2014-05-29

Note:  Ce jam n’as plus lieu

Chaque jeudi soir (sauf en été), un jam pour chanteurs, instrumentalistes et compositeurs avec Lucy Galliher au Piano se tient au Zinc Bar.

Cela faisait quelques années que je n’avais pas eu l’occasion de participer à ce jam où l’on rencontre des chanteurs, principalement de la région de New-York mais également de Russie et de France comme c’était le cas ce soir-là. C’est ainsi l’occasion pour bon nombre, de sortir du cadre de leur travail régulier et de s’adonner à leur passion.

Un trio jazz de base accompagne la plupart du temps les chanteurs, mais pour cette soirée, seule la pianiste Lucy Galliher était au rendez-vous faute de pouvoir trouver un contrebassiste disponible.

Mme Galliher réussi chaque semaine à faire des miracles avec des partitions soit minimalistes, incompréhensibles ou composées de plusieurs pages « scotchées ». Selon le nombre de participants, chacun a l’occasion de chanter jusqu’à deux pièces de son choix. Le calibre des participants varie du débutant au talentueux, avec parfois, malheureusement, des gens chez qui le sens de la tonalité et du rythme est absent. Ces derniers compensent généralement par des chorégraphies dans l’espoir, sans doute, de mystifier le public…

Les standards de jazz étaient de mise pour cette soirée avec quelques jolies pièces originales interprétées par Verena McBee et certaines adaptations « pop/jazz » tel que « You Better Stop » (Sam Brown) avec une mise en scène savoureuse du chanteur! La dernière pièce de la soirée « All of Me », a permis au groupe de quatre chanteurs dont je faisais partie (Caroll Even, Verena McBee et désolé pour le 3e), de faire quelques improvisations scat et terminer la soirée sur de bonnes notes!

Coordonnées et info:

L’inscription se fait dès 18 h avec un droit d’entrée de 5 $. Apportez vos partitions!

Zinc Bar – 82 west 3rd street. de 18:30-20:00PM http://www.facebook.com/pages/The-Singers-Session-Open-Vocal-Set-Jam/166894186689669 http://www.zincbar.com/

Django Reinhardt Festival at Birdland / 2012-06-25

Déjà 22h30.  Comment terminer une journée déjà bien remplie ? Ron Carter est au Blue Note et il y’a le The Django Reinhardt NY Festival au Birdland.  Le club est plus près de l’hôtel et j’ai déjà eu l’occasion de voir Ron Carter lors d’une visite récente à NY, le choix est simple. Courte marche en direction du Birdland.

Avec un titre comme « The Django Reinhardt Festival » on devine facilement que le jazz gitan sera à l’honneur avec au premier plan, la guitare.

Il s’agissait du « 2e set » de la soirée et le dernier de cette série au Birdland. C’est dans une atmosphère festive que les musiciens sont montés sur scène avec de nombreux compatriotes dans l’assistance. Des classiques de Django et des standards de jazz étaient à l’honneur bien entendu.

Je ne connaissais aucun des musiciens à l’exception du contrebassiste Brian Torff qui accompagnait jadis Stéphane Grappelli. Le noyau du groupe était composé également de Samson Schmitt à la guitare solo, DouDou Cuillerier à la guitare rhytmique et voix, Pierre Blanchard au violon et Ludovic Beier à l’accordéon. J’ai été renversé par la grande complicité entre ces musiciens, surpris par le jeu de Ludovic Beier et l’aisance de Samson Schmitt à la guitare. Et que dire de la pompe de l’ami DouDou à l’accompagnement. Quelques invités se sont également joints au groupe ce soir-là, soit : le guitariste Evan Perri, la saxophoniste, Anat Cohen et la chanteuse Cyrille Aimée.  Bref, difficile de vous décrire le tout. C’est pourquoi je vous invite à visionner une performance sur Youtube avec ce même quintet :

The Django Festival All-Stars – NPR Music Field Recordings

A surveiller, le calendrier du Birdland et le site   http://www.djangobirdland.com/  pour plus de détails.

Je profite de l’occasion pour vous recommander également quelques CD de Ludovic Beier et Samson Schmitt  soit: Twin Brothers, Live At Jazz Standard et DjangoBrasil.  Bonne écoute!

Avec un peu de chance on peut espérer une prestation prochaine à Montréal!

 

www.claudecollerette.com